21 octobre 2015

The China Experience – 17/ The Lijiang Experience (Pt. 6)

Premier voyage en Chine, septembre-novembre 2002.

Décollage ici.
Expérience précédente : The Lijiang Experience (Pt. 5).


07 octobre 2002 – 02 novembre 2002 : The Lijiang Experience, Lijiang (Yunnan).

Sixième jour. Je paie pour cinq nouvelles nuits, après quoi j'irai voir les Miaos et les Dongs. Je passe l'essentiel de la journée à travailler sur L'incident Œdipe (inédit) au Prague Café et au Photo Café. Je réalise que depuis bientôt une semaine je ne fais que passer d'un bar lounge à un autre, écrire et flâner dans les ruelles. Et c'est une révélation ! J'ai trouvé là un mode de vie qui me comble tout à fait. Doux farniente chinois… Avant de m'endormir, je tente d'écrire une chanson à propos de la Québécoise, et ne parviens à rien.
Photo : Dr. Ma Pingke
La Québécoise m'avait donc quitté en septembre 2001, au terme d'une semaine bizarre. Comme chaque rentrée, les fêtes avaient repris à un rythme hystérique et en l'espace d'une semaine j'effleurai peu ou prou cinq femmes différentes, dont ma Québécoise et la jeune fille aux yeux de miel qui, un soir qu'elle se sentait probablement un peu seule, m'offrit une sorte de happening post-apocalyptique qui me laissa sans voix. Toute cette débauche mit les Islamistes en rage et ils explosèrent le World Trade Center en représailles. Stupéfait, j'écrivis le pamphlet La Terreur (inédit) dans la foulée, qui servirait plus tard de base à Bébé Coma et se verrait à ce titre supprimé du sommaire de Fragments nocturnes. Ensuite, au fil des semaines un grand vide s'empara de moi. Il ne se passait absolument rien. Neweden tué dans l’œuf une seconde fois par mes soins, des tas de projets artistiques qui restaient lettre morte et un grand désert affectif... Une amie m'offrit ses bras un soir de dérive, me sauvant probablement la vie. Le réveillon fut une serpillière : je me traînai à deux teufs en apparts, l'une après l'autre. Je n'avais plus rien à dire à personne. Devoir saluer trente connaissances en dix minutes me lessiva. Je quittai la seconde fête à une heure à peine, sans dire au revoir à qui que ce soit, rasant les murs comme un criminel en fuite. Je me réfugiai chez moi, juste assez ivre pour être totalement déprimé, pas assez pour ne plus m'en rendre compte, avec mes deux chats pour témoins. J'avais perdu tout goût pour les mondanités et c'était comme une petite mort. Il fallait bien que je me décide à l'admettre : j'allais mal. J'avais oublié comment vivre sans l'extrême et j'allais mal.


Prochaine expérience : The Lijiang Experience (Pt. 7).

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