23 août 2014

De l'indignation sélective et du devoir d'indignation

Bon, je vous avais promis un article sur Israël et la Palestine mais en fait je ne voulais pas vraiment parler d'Israël et de la Palestine en tant que tels, mais de deux phénomènes que j'observe en lien avec ce conflit et qui me cassent GRAVE les couilles. Il s'agit, pour ne pas les nommer, de ce que l'on appelle l'indignation sélective et de ce que j'appellerai le devoir d'indignation.

L'indignation sélective c'est ce truc qui consiste à s'indigner quand les gens dont on se sent proche (pour des raisons religieuses, ethniques, culturelles...) se font massacrer et à s'en laver les mains quand ce sont d'autres gens. Parce que ce que j'observe tout de même sur Facebook, c'est que mes @mis Juifs se sentent très concernés par les victimes du Hamas et que mes @mis musulmans se sentent tout aussi concernés par les victimes civiles d'Israël mais par contre, bizarrement, je ne vois jamais les premiers pleurer sur les enfants palestiniens ni les seconds sur les enfants israéliens. Alors bon pourquoi pas, sauf que leur indignation se fait généralement au nom de valeurs humanistes qui consistent à dire que la souffrance d'autres êtres humains est insupportable et qu'il est du devoir de chacun de dénoncer ce scandale. Bon, OK. Sauf que l'humanisme ça concerne précisément toute l'humanité, et alors chacun a le devoir de dénoncer les souffrances de tout le monde, pas juste des victimes dont il se sent proche.

Ce qui me choque en fait, ce n'est d'ailleurs pas tant que je ne vois jamais ces gens-là s'indigner pour les victimes de l'autre camp, parce que bon ça encore à la rigueur je peux le comprendre, mais je ne les vois à vrai dire jamais s'indigner pour personne d'autre non plus. Non parce que bon si on regarde Wikipedia, c'est pas les guerres qui manquent en ce moment. Par exemple la Guerre de la Drogue au Mexique a fait plus de morts en huit ans que le conflit israëlo-palestinien en soixante-six ans mais bon, on va dire qu'on s'en branle des Mexicains, hein ? C'est pas comme si les droits de l'homme ça concernait les Mexicains, ça se saurait. Combien de posts ai-je vu à propos des Mexicains sur Facebook depuis que j'ai créé mon compte en 2007 ? Zéro. Ah ben oui tiens j'ai pas d'@mis d'origine mexicaine, ça doit être pour ça ! Et puis si on parlait des Nord-Coréens, tiens ? Je lisais l'autre jour ce livre incroyable à propos d'un rescapé des camps de concentration Nord-Coréens qui nous apprend, outre ce que l'on savait déjà (à savoir que le pays est une prison à ciel ouvert et qu'en outre, entre cent-cinquante-mille et deux-cent-mille personnes croupissent dans des camps de travail forcé), que les prisonniers sont autorisés à se reproduire, que leurs enfants naissent dans ces camps, destinés à ne jamais en sortir et à vivre une vie de privations, de brimades et de travail forcé jusqu'à leur mort, souvent prématurée. C'est donc, carrément, un élevage d'esclaves. Je l'ai posté, ce lien-là. Mais par contre mes @mis Juifs et musulmans n'en parlent jamais. Ils s'en branlent comme de l'an quarante, des enfants Nord-Coréens qui n'auront jamais rien connu d'autre que la souffrance au cours de leurs courtes vies.

Donc, si je suis la logique humaniste de ceux qui me demandent de pleurer sur les enfants palestiniens et israéliens mais qui ne me demandent jamais de pleurer sur les autres enfants, ben désolé les mecs mais moi je ne suis ni Juif ni musulman donc en gros, je devrais m'en tamponner profond des enfants qui sautent sur des bombes par là-bas, non ?

Mais ce que je trouve encore plus hallucinant c'est que mes @mis musulmans ne semblent se préoccuper de la mort des enfants musulmans que quand ce sont des non-musulmans qui les tuent (là je ne peux pas parler de mes @mis Juifs car les Juifs ne se tuent pas trop entre eux, pour le coup). Parce que ça y va dur sur Israël mais alors par contre les musulmans qui tuent d'autres musulmans en Syrie, en Irak, en Afghanistan et ailleurs, alors ça mes @mis musulmans ils n'en parlent jamais. Il faut croire que c'est pas grave, ou alors je sais pas, peut-être que c'est juste moins grave, mais en tout cas ce n'est pas assez grave pour qu'on s'en indigne sur Facebook. Honnêtement, en tout cas, ça me laisse perplexe.

Bon, après moi je suis pas trop du genre à m'indigner sur les conflits armés sur Facebook, j'estime qu'il y a assez de gens pour le faire et puis je n'aime pas trop parler des trucs que je ne maîtrise pas, et souvent je ne maîtrise pas bien les tenants et les aboutissants de toutes ces situations donc voilà, de temps en temps je lis un truc qui me choque et je fais suivre le lien, mais c'est vrai que c'est assez rare. Et pour ce qui est des Israéliens et des Palestiniens, ils ont l'air tellement décidés à s'entre-tuer depuis si longtemps que bon, je sais pas, je me dis que je fais pas le poids : si ils y tiennent à ce point-là, à s'entre-tuer, qui suis-je après tout pour m'opposer à une telle détermination de part et d'autre ? Et puis je préfère poster d'autres trucs à propos d'autres choses, voilà, c'est mon droit (j'y reviendrai plus bas). Mais ce qui est sûr c'est que quand je suis choqué ou attristé par le massacre de populations innocentes, ça n'a rien à voir avec leur ethnie ou leur religion. Si demain des Français se font massacrer ici ou là, je ne m'en émouvrai ni plus ni moins que du sort des enfants palestiniens. Et puisque je me sens plus proche du bouddhisme et de l’hindouisme que des religions abrahamiques, je devrais peut-être m'insurger contre le sort des Tibétains en Chine ou des victimes hindoues d'attentats islamistes en Inde mais non, désolé, enfin en tout cas pas davantage que des autres. Si je dois m'indigner, ce ne sera pas parce que je me sens des affinités avec les victimes, ce sera juste parce que je me sens des affinités avec tout le monde et que la souffrance des êtres est la même pour tous, quelle que soit leur ethnie, leur culture, leur religion ou même d'ailleurs leur sexe ou leur espèce (je poste des trucs féministes ou des trucs sur la cause animale aussi, de temps à autre). En tout cas je suis désolé mais moi ça me fout la gerbe, cette indignation à deux vitesses des uns et des autres : ça veut dire au fond que la vie des uns est plus précieuse que celle des autres, ça veut dire au fond que tuer X est moins grave que tuer Y, ça veut dire qu'en fait rien n'a changé et que sous couvert d'humanisme, on continue de hiérarchiser les êtres humains. Et entre cela et la haine de l'autre, voire la légitimation du massacre de ceux qui ne sont pas de notre « groupe », il n'y a qu'un pas. C'est tout sauf de l'humanisme, c'est même tout le contraire !

Et l'autre truc qui me tape sur les nerfs c'est cette notion tacite de devoir d'indignation qui est en train de prendre corps sur les réseaux sociaux. C'est arrivé pas mal de fois que je me prenne des remarques du genre « poste que le cancer c'est mal sur ton mur sinon ça prouve que t'en n'as rien à foutre des victimes du cancer », « poste des trucs sur les intermittents sinon tu trahis ta propre communauté », « poste un truc contre le Front National qui a gagné les dernières élections sinon t'es un facho », et bien sûr « poste un truc sur les enfants palestiniens sinon tu es un monstre d'indifférence ». Ou des fois c'est juste : « Et toi, c'est quoi ta lutte ? Parce qu'on ne voit pas beaucoup d'indignation sur ton mur ». Mais je vous emmerde ! C'est quoi ma lutte ? C'est quoi cette société où la valeur ajoutée d'un individu est proportionnelle au nombre de trucs qu'il poste sur Facebook pour montrer à quel point il est cool, altruiste, humaniste ou que sais-je ? Je poste ce que je veux sur mon putain de mur et je n'ai pas à justifier de mon existence en tant qu'être humain en m'insurgeant contre la souffrance des autres ! C'est quoi ma lutte ? Je trouve personnellement qu'être né sur cette terre c'est déjà une lutte en soi, pour chacun d'entre nous ! Je trouve personnellement que le simple fait d'être né sur cette terre me donne droit à la considération de mon prochain. Je n'ai pas à avoir de lutte pour y avoir droit et si mon prochain pense que c'est le cas, je l'invite à m'en priver autant qu'il veut, je m'en passerai bien, va !

Non mais sans déconner !

20 août 2014

« Ils ont l'air de bien s'amuser »

Bon je sais, je vous avais promis un article énervant sur Israël et la Palestine et tout ça, mais ces derniers jours j'étais bien trop occupé à écouter de la house music et à danser pour me préoccuper de trucs chiants comme ça. Mais vous l'aurez, vous l'aurez, promis.

La faute à la house music, dont la grande explosion remonte à peu près à 1988, je me suis remémoré mes jeunes années pas très glamour, quand je ne connaissais pas encore le sens du mot « hipster » et que Jean-Pierre Foucault et consorts me pourrissaient systématiquement mes soirées avec leurs émissions répugnantes. Heureusement il y avait Canal +, mais comme mes parents n'avaient pas eu la délicatesse de s'équiper d'un décodeur, je ne pouvais jouir que de Nulle Part Ailleurs, du Top 50 et du porno du premier samedi du mois en crypté. Les plus jeunes ne le savent pas, mais Canal + est coupable d'avoir fait croire à tout une génération d'adolescents que la vulve d'une femme ressemblait à peu près à ça :


L'année précédente, avant de retaper lamentablement ma sixième parce que ma famille ressemblait à un asile de fous sans psychiatre, j'avais trouvé dans mon manuel d'instruction civique une image un peu étrange : perché tout en haut d'une colline, un enfant coupable d'école buissonnière contemplait rêveusement, au loin, une cour de récréation en songeant « ils ont l'air de bien s'amuser ». On ne devait pas fréquenter le même établissement. Bref, cette phrase m'était quand même rentrée dans la tête d'une manière un peu pernicieuse, suggérant que peut-être, quelque part sur terre, il existait un endroit, une communauté que je pourrais contempler rêveusement du haut d'une colline en songeant « qu'ils avaient l'air de bien s'amuser » et que j'aimerais mieux être avec eux que tout seul comme un con sur ma colline ou, pire encore, que de ressembler à mes parents et à leurs amis.

Et puis un jour, ça devait donc être début 1989, je suis tombé sur un clip en crypté sur Canal +. La musique ressemblait à peu près à ça : « krrr krrrr kr krrrr / krr krr / kr krrr ! » et il était assez difficile de différencier les personnes en train de danser d'un vagin en close-up mais quand même, j'en discernai assez pour songer « ils ont l'air de bien s'amuser ». Il faut dire qu'à l'époque mes camarades de classe envisageaient tous de devenir des trucs chelous comme docteur, avocat, enseignant, voire chauffeur de poids-lourds comme leur papa pour ceux dont la vie avait déjà écrabouillé les rêves à coups de massue. Elle avait bien essayé avec moi aussi, mais mes rêves étaient tenaces et je n'avais pas du tout envie de ressembler à mon père, rentrant tous les soirs du boulot avec son gros ventre, sa cravate moche et sa chemise à carreaux rentrée dans le pantalon, résigné à se taper les crises de démence de ma mère après avoir baisouillé vite fait avec une de ses connasses de maîtresses entre la poire et le dessert à midi. Je sais pas, déjà je savais que cette vie-là, cette gloriole de notable de province pourtant prestigieuse aux yeux de ceux qui avaient moins d'argent de poche que moi (à peu près tout le monde au collège), ça allait me faire chier à mort. Et donc j'ai vu ce clip en crypté sur Canal et ça a comme qui dirait résonné en moi... 

Quelques jours ou semaines (je me souviens plus) plus tard, j'ai enfin pu découvrir l'objet de ma convoitise, en clair et en technicolor, avec le son et tout, dans une émission non-cryptée. Et là, faute de savoir exactement quel métier j'allais bien pouvoir faire pour y parvenir, j'ai su immédiatement que quand je serai grand, je voulais être exactement comme ces gens-là :


Alors si vous avez des enfants, souvenez-vous de leur montrer ce clip : ça leur sauvera peut-être la vie ^^  

10 août 2014

Frustration et cynisme

Bon, j'avais envie de vous parler de la Palestine et d'Israël mais ce sera pour un autre jour : aujourd'hui j'avais encore plus envie de vous parler d'un drôle de phénomène que j'observe depuis longtemps en Inde et que j'appellerai... que je n'appellerai pas, en fait.

J'ai déjà abordé ici la curieuse vision que les Indien(ne)s ont de la sexualité occidentale, à savoir qu'ils s'imaginent que les Occidentaux vivent comme dans les films pornos, s'empressant d'aller niquer le premier ou la première qui passe à longueur de journée. Bon, de nos jours il y a un peu de vrai là-dedans mais tout de même, pas que, enfin disons que c'est un peu excessif et réducteur comme analyse.

Alors ensuite il y a la manière dont les Indien(ne)s perçoivent leur propre sexualité. Il faut savoir que l'Inde est le pays le plus chaste du monde (d'après le sondage mondial annuel de Durex, les Indien(ne)s ont moins de partenaires sexuels, au cours de leur vie, que n'importe qui d'autre sur terre). Évidemment les mœurs tendent à se libéraliser dans les métropoles, au sein des classes moyennes et supérieures, mais le phénomène reste marginal et sans commune mesure avec la libéralisation des mœurs occidentale. Il est difficile pour moi, en tant qu'homme, de savoir exactement ce que les femmes pensent de tout cela : éduquées depuis l'enfance à préserver leur respectabilité, elles restent soucieuse de cela et celle qui dépasse trop les bornes sera systématiquement stigmatisée, quel que soit son milieu. Le peu de femmes avec qui j'ai eu l'occasion d'aborder la question restent donc... très prudentes. Les hommes, par contre, ne se privent pas d'aborder la question entre eux, et je suis donc davantage en position de recueillir leurs confidences.

Premier constat, l'homme indien est frustré. Je veux dire, pas frustré comme vos potes français quand ils n'ont pas réussi à tirer leur crampe depuis six mois : frustré comme un affamé du sexe, comme un enfant éthiopien sous-alimenté en 1985. On pourrait d'ailleurs envisager de réunir les plus grandes stars américaines et de leur faire de nouveau chanter We Are The World afin de recueillir des dons, d'envoyer un million de putes en Inde et de mettre un terme à la souffrance de ces pauvres garçons. Non, sérieusement, nombre d'Indiens se refusant, par dignité, à recourir à la prostitution, l'accès au sexe leur est quasiment interdit en dehors du mariage. Mais comme avec le mariage vient une série de complications interminables (belle-famille, enfants, relations entre l'épouse et la mère de l'époux, obligation de devenir responsable...), nombre d'Indiens ne sont pas pressés de se marier et alors c'est la diète. Avoir une petite amie avant le mariage est déjà difficile et réservé aux élites. Coucher avec la petite copine en question est encore plus difficile et réservé aux méga-élites. Quant au coup d'un soir à la fin d'une soirée bien arrosée, on oublie direct : ça n'existe pas. L'alcoolisme est profondément ancré dans les mœurs des Indiens célibataires et ce n'est pas pour rien : on boit pour oublier qu'on ne peut pas baiser ! Vous seriez étonnés du nombre d'Indiens célibataires que j'ai rencontrés qui boivent tous les soirs, même seuls et à la maison.

Bon, OK, voilà le topo. Du coup ce que je trouve intéressant (et triste) c'est le regard que portent les Indiens sur le sexe. Je veux dire, essayez d'imaginer que le sexe, relativement facile à obtenir pour la plupart des français, soit la chose la plus rare, la plus précieuse, la plus impossible à obtenir ? Essayez d'imaginer, ô lecteurs qui déjà baisiez régulièrement au lycée, ce que c'est d'être un jeune homme de trente ans et d'être encore vierge, ou d'avoir réussi à faire l'amour peut-être une fois ou deux dans votre vie, sur des malentendus. Essayez d'imaginer que ce n'est pas par choix que vous êtes dans cette situation, pas par vertu, mais par obligation. Le sexe alors devient le Saint Graal, le Mont Everest de l'homme indien. Du coup mes potes indiens, ben ils ne comprennent pas que nous autres Occidentaux nous ne soyons pas toujours à l’affût. Et parfois c'est agaçant. Il suffira donc de sympathiser avec une femme (indienne ou occidentale) pour que l'homme indien soit convaincu que vous n'en avez qu'après sa petite culotte. Si vous lui dites que non, que en fait vous la trouvez juste sympa, il refusera de vous croire. Si il perçoit qu'il y a une ouverture et que vous lui expliquez que vous avez décidé de ne pas saisir l'opportunité (ça arrive, des fois c'est pas la bonne fille ou le bon moment), il refusera de vous croire. Essayez d'expliquer à un gosse éthiopien de 1985 que non, ce cassoulet fumant, là, sous votre nez, il ne vous fait pas du tout envie ! Pire encore, l'homme indien interprétera à peu près tout ce que vous ferez ou direz en présence de la dite jeune fille comme une tentative de l'évincer, lui. Parce que quand la jeune fille accessible apparaît enfin, occasionnellement, comme descendue des cieux, miraculeuse, évidemment les hommes indiens seront prêts à toutes les bassesses pour la choper avant les autres. Et croyez-moi, la faim est telle que la lutte sera impitoyable. C'est donc déjà arrivé plusieurs fois que des Indiens prennent la plus innocente de mes remarques, le plus anodin de mes comportements comme une tentative de garder la jeune fille accessible (qui, en fait, ne m'intéressait pas du tout) pour moi tout seul et les éjecter de la partie vite fait bien fait. C'est super chiant et ça créé parfois des tensions franchement inutiles !

Quant à la jeune femme accessible, tombée du ciel, on pourrait penser que l'homme indien va la vénérer, la traiter comme l'être le plus précieux qu'il ait jamais rencontré ! Non, pas vraiment. C'est une fille facile : il n'a aucune estime pour elle, il est juste bien content de pouvoir la consommer. La joke étant que souvent, je vois des jeunes femmes indiennes modernes qui se permettent quelques écarts, qui vont boire ou fumer, qui auront eu quelques petits copains dans leur vie. Mais au fond, de mon point de vue d'occidental, il est évident qu'elles restent bien sages, Indiennes avant tout. Je veux dire par-là que non, elles ne se marieront pas vierges, mais elles n'auront sans doute eu que deux ou trois mecs, quatre ou cinq peut-être. On est quand même loin de mes copines françaises qui ont couché avec plusieurs dizaines de mecs avant trente ans, ça reste gentil. Mais l'homme indien interprétera inévitablement l'attitude libérée de la jeune fille comme le signe qu'elle est facile, qu'elle a eu des dizaines d'amants, qu'elle couche comme ça. Et si elle manifeste un désintérêt explicite pour l'homme indien, il sera beau joueur, viendra alors vers vous et vous dira que celle-là vous pouvez la choper (c'est supposément plus facile pour un Occidental que pour un Indien de choper une Indienne). Et là encore vous pourrez essayer de lui expliquer de la manière que vous voulez que non, elle ne va pas se jeter sur vous et écarter les jambes, qu'elle est plus « respectable » qu'elle n'en a l'air, l'homme indien ne voudra rien entendre.

Ce que je trouve bien navrant dans tout ça c'est que la frustration sexuelle a imprégné l'homme indien d'un cynisme sans fond. Dans sa lecture du monde, tous les hommes sont par défaut des crèves-la-chatte et toutes les femmes sont par défaut des vierges ou des putes. C'est assez déprimant et cela annonce aussi que la libéralisation des mœurs ne va pas forcément faire avancer beaucoup la (tragique) condition de la femme en Inde, si l'on part du principe que de bonne à tout faire elle va se métamorphoser en pute aux yeux des hommes. Mais comme je ne suis pas pour sombrer moi-même dans ce genre de généralités, j'ajouterai quand même qu'il y a aussi des hommes indiens qui ne sont pas du tout enfermés dans ce système de croyance : j'en ai rencontré (mais pas beaucoup).

Alors voilà. Demain (ou bientôt), je vous parlerai d'Israël et de la Palestine et vous pourrez m'engueuler ^^
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